
Le 5 juillet 62 s’est déroulé à Oran un massacre d’Européens, un déchaînement meurtrier qui a commencé vers midi environ jusqu’à la tombée de la nuit. Une chasse à l’homme qui va mettre la ville à feu et à sang, notamment dans les quartiers européens. Assassinats de masse, charnier, enlèvements, les morts et disparus sont innombrables.
Le bilan officiel fait honteusement état de 25 morts. En réalité, ce bilan pourrait être de 3000 morts et disparus. Raisonnablement, on peut affirmer qu’il se situe entre 400 et 600 victimes.
18 000 soldats français sont présents à Oran ce 5 juillet 1962. Mais ces soldats français restent dans les casernes.

Extrait du chapitre 48, « 5 juillet 62, La boucherie d’Oran »
« Bien entendu et quoi qu’il arrive, la France protégera ses enfants dans leurs personnes et dans leurs biens ». Charles de Gaulle, le 6 janvier 1961.
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11 h 50. Cercle des Officiers, place d’Armes. Colonel Pierre Thonin.
Alors que je sors du mess où j’ai pris mon déjeuner en compagnie d’autres officiers, je suis témoin, place d’Armes, de scènes complètement surréalistes. Un grand nombre d’Européens sont violemment pris à partie par des musulmans en furie qui s’acharnent sur eux en les brutalisant, et pour certains en les tabassant à coup de matraque. Des femmes et des enfants figurent déjà parmi les victimes. C’est ahurissant. Un véritable lynchage d’une sauvagerie innommable. Totalement impuissant mais convaincu qu’il faut agir, je retourne immédiatement au mess pour informer mes collègues officiers, et demander à notre commandant – l’adjoint du général Katz – l’intervention d’une troupe pour faire cesser ce massacre.
— C’est hors de question ! nous répond-il très fermement.
J’en suis totalement ébahi et stupéfait. On ne peut laisser faire ça, alors je tente de rallier mes collègues officiers qui pour la plupart gardent la tête baissée.
— Mais enfin, nous sommes des militaires ! On ne va pas laisser des citoyens français se faire trucider sous nos fenêtres !
Aussitôt, le commandant m’interrompt en haussant la voix.
— Nous avons l’ordre formel de ne pas intervenir ! martèle-t-il pour ancrer en chacun de nous les consignes expresses du général Katz.
Furieux et en colère, je sors en claquant la porte.
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12 h 10. Capitaine Fortier, pilote d’hélicoptère.
Depuis une bonne dizaine de minutes que nous survolons la ville, nous assistons à des scènes hallucinantes d’effroi. Des cortèges de civils, bras en l’air, hommes femmes et enfants sont rassemblés en plusieurs points de la ville, par des soldats de l’A.L.N. et des Forces locales. Partout, nous voyons des gens qui fuient, c’est une véritable chasse à l’homme !
À mes côtés, le général Katz observe attentivement, tout en restant silencieux.
Je prends la direction des quartiers musulmans Victor-Hugo, Medioni et notamment Petit-Lac. Des véhicules vont et viennent aux abords du lac. On distingue des soldats des Forces locales mais aussi des civils arabes en armes qui escortent des files de prisonniers terrorisés vers différentes zones, notamment vers les bâtiments du quartier Petit-Lac. Quelques-uns d’entre eux, mains en l’air, sont directement dirigés vers le lac. On les force à entrer dans l’eau… Puis ils sont froidement abattus !
— Mon Général ! hurlé-je horrifié, on abat ces gens ! Voyez comme l’eau devient rouge sang !
— Retour à la base, me répond-il impassible.
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