« Je reviendrai TE CHERCHER, grand-père »…

110 ans après, jour pour jour, je suis retourné sur le champ de bataille où mon grand-père Henri a été blessé.

11 avril 1915 – 11 avril 2025 : un retour vers le passé chargé démotions !

« 11 avril. Il tombe sans cesse une bruine tenace qui s’infiltre partout.

Une nouvelle vague de bombardements déferle sur nous. Les obus lèchent maintenant nos lignes et se rapprochent bigrement, éclatant à quelques dizaines de mètres d’ici.

Tout le monde crie et se jette vers les abris. Moi, je suis un peu à la traîne. Toute cette flotte me ronge le moral, et j’ai l’impression d’y perdre mes forces. » (Extrait « Je reviendrai te chercher » chapitre 8, page 122)

« Tout le monde crie et se jette vers les abris. Moi, je suis un peu à la traîne. Toute cette flotte me ronge le moral, et j’ai l’impression d’y perdre mes forces. » (Extrait « Je reviendrai te chercher » chapitre 8, page 123)

« Une douleur atroce me brûle les mains. J’ai du sang partout ! Mes oreilles sifflent et bourdonnent, je n’entends plus rien sauf un tintement strident sonore et prolongé que rien n’apaise. Oh mon doux Quercy ! ma Bouriane tant aimée ! Oh mère, j’ai bien peur de devoir mourir ! » (Extrait « Je reviendrai te chercher » chapitre 8, page 123)

À 25 km de Verdun, dans les Éparges, Pintheville et Maizeray, sont deux petits villages distants de 3 km sur la D903 (ancienne RN 403) qui relie Verdun à Metz.

Le 120e RI auquel appartient mon grand-père, y est positionné lors des combats du 5 au 14 avril 1915. Voici (approximativement) le lieu où se trouvaient les tranchées, dans les champs qui bordent de part et d’autre la route.

Le 11 avril, il est blessé aux deux mains par éclat d’obus, dans une tranchée quelque part derrière le cadre photo…

Cent dix ans plus tard, je suis présent sur les lieux pour lui rendre hommage, ainsi qu’à tous les soldats de cette guerre effroyable.

Accrochée à mon gilet, j’arbore sa croix de guerre

… et la montre à gousset qui lui appartenait (mais qu’il n’avait pas quand il était soldat).

… Ici, avec les deux tomes de mon roman « Je reviendrai te chercher » co-écrit avec Estelle Pineaud Vives…

… et dans lequel je consacre un chapitre à son parcours de soldat de septembre 1914 à avril 1915.

Suite à ses blessures dans l’enfer des tranchées, mon grand-père a été soigné à Martigny-les-Bains (Vosges) dans les locaux de l’Hôtel International (aujourd’hui en état d’abandon, et dont il ne subsiste que des vestiges), réquisitionné et transformé en hôpital temporaire.

L’entrée du Parc thermal… en 1914… et de nos jours…

Après quelques mois à Martigny-les-Bains, il fera sa convalescence à l’hôpital de Vienne (38) jusqu’en octobre 1915, date à laquelle, démobilisé pour « gêne fonctionnelle des deux mains », il regagnera la ferme de ses parents dans le Lot. Voilà comment il a eu la vie sauve. Heureuse et chanceuse destinée.

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Puis, après son mariage en 1920, il aura trois enfants, dont mon père né en 1928. Sans cette blessure salutaire, possible que toute sa descendance n’existerait pas. JE n’existerai pas.

Mon grand-père lors de son mariage en 1920
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