GRAND PRIX FEMME ACTUELLE 2009

14 février 2009… 10 mars 2009… 24 avril 2009… 29 avril 2009…    11 mai 2009… 14 mai 2009

Six dates gravées dans ma mémoire, à jamais.

Gourdon, 14 février 2009, jour de la St Valentin, le directeur des Éditions Les Nouveaux Auteurs m’écrit pour m’annoncer que je suis finaliste du concours Grand Prix Femme Actuelle du roman de l’été 2009… et à ce titre mon roman va être publié à compte d’éditeur… Après 14 ans de recherche d’un éditeur, cette nouvelle est pour moi phénoménale… et soudain, je me prends à rêver… Non, reste sur terre…

Toulouse, 10 mars 2009, 11h02, mon mobile sonne… je suis à 30 secondes d’entrer en entretien d’embauche… mon angoisse est à son paroxysme, aussi j’hésite à répondre… Qui peut bien m’appeler dans un moment pareil ! Je n’suis guère en état de discourir, mais bon, je réponds quand même, sait-on jamais…

Une voix résonne dans le téléphone… Je suis sous un hall, à l’extérieur, et j’ai du mal à entendre… Si, ça y est, je reconnais la voix de mon éditeur, on se dit bonjour, et il me répète au moins trois fois quelque chose que j’ai bien du mal à distinguer.. Je m’excuse auprès de lui, et je fais quelques pas dehors pour aider mon mobile à capter un  signal réseau qui soit digne de ce nom,… (merci Orange !)… et soudain je comprends enfin ce qu’essaie de me dire l’éditeur… il me demande si je suis assis… Je blêmis dans la seconde, mon cœur commence à cogner… Pourquoi faut-il que je sois assis ??!! Silence, le ciel semble me tomber sur la tête.

– Est-ce que vous êtes assis ? répète encore l’éditeur…

Il a l’air aussi ému que moi.

– Non, je suis dans la rue, et je ne peux pas m’asseoir… je lui réponds, la voix tremblante.

– Bon, je vous annonce que c’est vous qui gagnez le grand prix du roman de l’été 2009…

Cette fois mon cœur explose : « Quoi ? c’est une blague ?? »…

Là je chavire… je me retrouve en orbite dans la seconde, et sans fusée ni navette. J’en tombe presque, et j’ai une pensée soudaine pour mes enfants, ma femme, et aussi mon cousin David qui n’est plus de ce monde…

L’éditeur paraît ému, je le sens. Il me dit qu’il me rappellera demain, et me souhaite de bien savourer ce moment. On raccroche. Je respire profondément, sinon je fais une syncope. J’appelle ma femme. Elle ne répond pas, je laisse un message sur sa boîte vocale, et là je craque. Je raccroche, complètement chamboulé. Ensuite je respire à nouveau… et je prie pour ne pas faire une crise cardiaque, ce n’est vraiment pas le moment ! Je téléphone maintenant à Claude, un ami; car c’est lui qui m’a poussé à m’inscrire à ce concours, et il me semble qu’il serait inhumain de ne pas l’associer lui aussi à ce bonheur inouï… Alors que je suis encore pris dans le tourbillon de ce moment gigantesque, lui semble au contraire très zen, totalement heureux pour moi certes, mais incroyablement calme… « Je le savais, Jef, je savais que ton talent serait récompensé, je suis follement fier et heureux pour toi… et je te répète que c’était une évidence qu’un jour ton livre toucherait des lecteurs comme moi j’ai été touché, pire que touché même, laminé et bouleversé comme jamais… »

On raccroche, et je reviens sous le hall où quelques minutes plus tôt j’ai vécu un des plus beaux jours de ma vie…

Et soudain je réalise que j’étais là, à Toulouse, devant cet immeuble, pour passer en fait un entretien d’embauche… Je reviens d’un coup sur terre, et les examinateurs qui m’attendaient me demandent si on y va. D’un coup j’ai le cœur léger, et on entre. Plus rien ne sera pareil dans ma vie. Le stress de l’entretien a complètement disparu… je suis euphorique, à des années lumières de la réalité… je vole.

Photo : Toulouse – Garonne et Pont neuf © Creative Commons CC0 1.0 Universal Public Domain Dedication

Une fois l’entretien terminé, je quitte l’immeuble, puis Toulouse, et rentre dans mon Lot natal. En route, j’appelle ma belle-sœur à qui je raconte tout d’une voix chevrotante… Elle ne sait pas quoi dire… elle en tremble aussi, à deux doigts de craquer… elle répète plusieurs fois « Alors-là, c’est énorme… »

© crédit photo : Henk Monster 2012 – Gourdon, Lot

Paris, 24 avril 2009, 15h15, restaurant « Le Tournesol » aux alentours de la Tour Eiffel… J’ai rendez-vous avec Brigitte Kernel, journaliste chez Femme Actuelle et à France Inter, entre autres… Je suis en avance, assis à la terrasse, en compagnie d’un café…

Les minutes passent et je pense à ce qui va venir… ma première rencontre avec une journaliste… et puis vers 16h, l’interview avec Paulo Coelho en personne, président du Jury du concours, l’écrivain aux 35 millions d’ouvrages vendus dans le monde… Il me semble que j’hallucine, et pourtant je n’ai bu qu’un café. Je relève mes lunettes de soleil, et je commence à stresser, Brigitte Kernel n’est toujours pas là… Soudain le garçon de café à qui j’ai dit en arrivant que j’avais rendez-vous avec une journaliste, me dit qu’une dame installée à l’intérieur semble attendre quelqu’un. Je ne comprends pas car la salle était vide à mon arrivée, et je n’ai vu personne entrer… (!) Mais si ! ça me revient maintenant, une dame blonde est effectivement entrée tout à l’heure, mais je n’y ai pas prêté attention. Il est probable qu’inconsciemment je m’étais préparé à voir arriver une extraterrestre, une femme comme je n’en avais jamais vue ! Alors que non, Brigitte Kernel est une femme somme toute très normale, humainement accessible… quelqu’un qu’il me semble connaître depuis longtemps… C’est l’effet qu’elle me fait lorsque assise dans un coin de la salle du restaurant je la vois me sourire au moment où nous nous disons bonjour. Son sourire a quelque chose que je connais, que je reconnais, mais sans pouvoir dire d’où me vient ce sentiment… On s’installe… Je suis intimidé, et elle aussi me semble-t-il… Peut-être que je me trompe, mais rapidement je sens que le courant passe… Brigitte Kernel est d’une douceur et d’une simplicité qui m’émeut presque… Nous parlons… de moi et de mon livre, bien sûr : quand, comment, et pourquoi je l’ai écrit… J’ai tant de choses à dire que je ne sais comment agencer ma pensée… et puis petit à petit les mots s’enhardissent et viennent agrémenter notre entretien de la plus naturelle et de la plus sobre façon qui soit.

16h15, alors que les équipes techniques sont en plein boum (photographes, caméraman, éclairagistes, et autres assistants), Paulo Coelho fait une apparition étonnamment décontractée. Il salue les responsables du magazine Femme Actuelle, puis Brigitte Kernel qui est entre les mains du maquilleur… Passé à côté de moi sans m’avoir remarqué, quelqu’un me présente à lui. On se serre la main… et voilà encore un moment que je n’oublierai jamais; car à l’instant où j’ai senti la chaleur de la main de Paulo Coelho, j’ai appris quelque chose d’immensément beau : ça ne m’a rien fait de spécial, c’était comme si on se connaissait depuis toujours… c’était Paulo Coelho qui disait tout simplement bonjour à Jean-François Bouygues et rien d’autre.

Animée par Brigitte Kernel, l’interview a été un moment de pur plaisir… un échange d’expériences, d’idées, de sensations, d’avis, de sentiments, de sourires, de rêves… comme dans la vie.

17h15, l’interview est finie… tout le monde se dit au revoir, heureux d’avoir partagé ce moment de complicité, presque d’émotion. Et à mercredi 29 avril, au café littéraire « Les Éditeurs ».

© crédit photo : Paul Macleod 2007 – novelist Paulo Coelho

© crédit photo : Paul Macleod 2007 - novelist Paulo Coelho

18h21, le train démarre en gare d’Austerlitz, comme dans « Au bord des cendres » lorsque Adrien retourne dans son Limousin natal en juin 1936.

0h01, je suis arrivé chez moi, dans mon chalet du Lot, des souvenirs plein la tête, et le cœur apaisé qui bat à l’unisson sous la voûte céleste… Je m’étonne que l’image de Brigitte Kernel ait l’air de me poursuivre… Oui, son sourire me parle à tout instant… je suis sûr de la connaître… Cela me reviendra.

Je m’endors comme un bébé, en rêvant de la remise des Prix, le mercredi 29 avril.

© crédit photo : David McKelvey – Flickr – 2013

Il y a quelques mois tout à peine, j’ai pris conscience que dans la vie rien n’est le fruit du hasard… Cette aventure du Grand Prix Femme Actuelle, et ma rencontre avec Paulo Coelho en est l’exemple frappant. Pour preuve l’Alchimiste qui a révélé Paulo Coelho en 1989, année où je suis arrivé à Paris pour commencer ma vie artistique (École Florent). Ce que j’ai appris au Cours Florent a incontestablement guidé mon écriture, car tout ce que je vis à cette époque-là nourrit mon roman qui se trouve dans une phase d’hibernation (commencé en 1986, il restera interrompu de 1989 à 1993, faute de temps)… Je profite d’ailleurs de l’occasion pour témoigner ici mon admiration et ma profonde gratitude à mon professeur de théâtre Frédéric Witta à qui je dois en grande partie d’être l’artiste que je suis.
L’Alchimiste, que Carole (mon épouse) et moi avons lu en 1994 (année de notre mariage), a été pour nous comme un phare : le besoin de vivre notre Légende Personnelle et de chercher notre trésor. D’où un premier départ en Guyane, car passionnés de l’Amérique Latine. Retour en France, et 10 ans plus tard (2006), nouveau départ, en Espagne où Carole a ses origines. Puis à nouveau retour en France, et surtout retour dans ma région natale comme si, à l’image de Santiago, et 20 ans après mon départ, je trouvais enfin mon trésor (ce Grand Prix Femme Actuelle et mon retour aux sources) qui était en fait sous mon nez sur la terre où j’ai grandi (ce que je crois sincèrement).

Paris, 29 avril 2009, 17h15, Saint-Germain des Prés… Je suis au café littéraire « Les Éditeurs », et j’ai l’impression d’être le premier arrivé… tout est calme et on pourrait difficilement croire qu’une remise de Prix va avoir lieu à 19h… Je suis venu avec Claude et Danièle, mes amis d’Aix en Provence… Presque aussitôt arrivent également ma belle-sœur Séverine et sa cousine Michèle… et voilà comment le Quercy, le Périgord, et la Provence se retrouvent réunis à l’Odéon, au cœur du quartier Latin… Puis, d’un coup, tout s’accélère… des employés du café commencent à mettre en place la salle… fauteuils, tables, tapis rouge… Tandis que nous attendons l’arrivée des officiels devant le café (sur le trottoir), je remarque un peu plus loin dans la rue de l’Odéon des photographes occupés à tirer le portrait d’un inconnu en chemise blanche… Sur l’instant je pense à un mannequin, puis il me semble soudain reconnaître l’acteur Benoît Poelvoorde, et puis non, il y ressemble étrangement mais ce n’est pas lui (je le comprendrai plus tard, c’était en fait Yves-Daniel Crouzet, le gagnant du Prix du Jury).

18h15, tout semble prêt pour la soirée. Mon éditeur, Jean-Laurent Poitevin est arrivé, ainsi que des journalistes, le service Presse de Femme Actuelle, les assistantes en communications, des photographes, et tout ça s’anime comme des abeilles dans une ruche… Je serre des mains à tout bout de champ… les sollicitations commencent à fuser… À l’étage, les préparatifs de la conférence de Presse vont bon train… Elle est prévue à 18h30. Au fond de la salle, des serveurs semblent au garde à vous devant la table où le buffet et des coupes de Champagne sont dressés en des îlots étincelants.

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18h45. Après quelques mots de J-L Poitevin et Paulo Coelho, la conférence de Presse commence ; chaque lauréat présente son roman. Alexandra Rossi forge d’une voix précise et tendue d’émotion ses « Lames de Dieu », ouvrage historique qui a pour fond la période des Croisades ; Yves-Daniel Crouzet dompte superbement les démons de la peur d’une voix tranquille, posée, étonnamment assurée, et nous voilà presque déjà hantés par ses « Fantômes de Panassa », un polar pour nos nuits blanches dans le Pays Noir de Saint-Étienne ; puis moi-même, voyage dans le temps « Au bord des cendres » et sous la France occupée…

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De ce moment, je retiens surtout mon allusion à mon passé de facteur vingt ans plus tôt en 1989, dans ce quartier littéraire qu’est le 6ème arrondissement, lorsque j’apportais dans les maisons d’édition des sacs plein de courriers (et donc de manuscrits probablement) en me disant qu’un jour peut-être je serais moi aussi publié… En dehors de ça, inutile de vous préciser que j’étais durant cette conférence surtout obnubilé par le soucis de me tenir le mieux possible, raconter l’essentiel sans rien dévoiler, ne pas bafouiller, ne pas mettre le doigt dans le nez pour trouver mes phrases, ne pas meugler des « euh » tous les trois mots, et par-dessus tout de ne pas trop raconter d’âneries ! Et j’imagine qu’il en a été de même pour les deux autres lauréats, car il ne faut pas oublier que l’on peut tout à fait être un auteur sans pour autant être un maître de conférence ! Et puis il y a encore une chose qui ne cessait de me tarabuster, c’est que Carole, mon épouse, n’était toujours pas arrivée, et qu’elle puisse rater la cérémonie de remise des Prix me briserait le cœur à coup sûr.

À 19h25 ! C’est à 19h25 que ma femme est arrivée, déposée en voiture devant le café par nos amis antillais. Quel soulagement, cinq minutes avant le début des festivités !

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Après les séances photos à l’étage sous des crépitements de flash, je descends avec les deux autres Lauréats et Paulo Coelho, président du Jury, au rez-de-chaussée. La remise des Prix va commencer. L’assistance est dense et chaleureuse… Pendant les discours de l’éditeur et des officiels de Femme Actuelle, je remarque dans l’assemblée mon professeur de Théâtre du Cours Florent, que je n’avais plus revu depuis 1992. Je crois bien qu’à ce moment-là il s’en est fallu de peu que je ne sois « au bord des larmes »… mais j’ai tenu bon ; on s’est fait un clin d’œil, et on s’est compris d’un regard. « Merci du fond du cœur d’être là » je lui disais ; « Bravo Jef, je suis fier de toi » semblait-il me répondre. Après, bizarrement tout est allé très vite, Alexandra et Yves-D ont reçu leur Prix, puis ce fut mon tour. Moi je ne voyais rien, je n’entendais rien, je ne pensais qu’à une seule et unique chose : mon discours de remerciement, préparé de longue date, maintes fois corrigé, transformé, remanié, et mis sur papier comme on met au monde un enfant, dans la douleur et la joie, et empli d’une émotion déchirante. Surtout ne pas craquer, ne pas fourcher, ne pas réciter, ne pas jouer, ne pas se précipiter, rien oublier, aller jusqu’au bout, être Moi tout simplement… Autant dire que c’était quasiment mission impossible. Muriel Picard, rédactrice en chef de Femme Actuelle, me tend le micro ; je regarde l’assistance, respire un bon coup et je commence ainsi :

La certitude n’est pas de ce monde, mais je crois que les auteurs qui ont ce besoin presque vital d’écrire, le font pour tendre la main, alors je vous remercie d’avoir saisi la mienne.
Je remercie Femme Actuelle et tous les lecteurs et les lectrices qui ont plébiscité mon manuscrit avec autant d’enthousiasme, je remercie le jury, mon éditeur Jean-Laurent Poitevin et toute son équipe qui ont fait une couverture magnifique, je remercie bien évidemment Paulo Coelho pour son honorable simplicité et sa gentillesse à mon égard…
Claude (alias mon ami d’Aix), merci de m’avoir poussé jusqu’aux portes de ce concours… sans toi je ne serais pas là aujourd’hui… Je voudrais remercier aussi du fond du cœur Carole, ma femme, qui a été la première personne à lire « Au bord des cendres » et qui de la première à la dernière ligne a toujours cru en cette histoire… Tu sais à quel point nous sommes heureux et fiers d’avoir donné vie à nos deux garçons… qui sont et resteront à jamais nos plus beaux trésors…
Je voudrais terminer par une pensée très émue pour une grande dame à qui je dois beaucoup dans l’écriture de ce roman ; la dame Feccetti, c’était elle, elle a arraché de mon âme le personnage de Pauline ; elle est pour toujours cette vieille femme malade et perdue dans ses souvenirs, et au-delà de ma propre conscience je lui dédie ce Prix : Annie Girardot.
Merci pour l’immense honneur que vous me témoignez par le simple fait de votre présence ici… Vous n’imaginez pas ce que ça représente pour moi, le petit garçon timide aux yeux turquoise qui a grandi dans un coin de campagne de la Bouriane, à la croisée des chemins du Lot et du Périgord.

Tonnerre d’applaudissements. Je rends le micro, heureux et content d’avoir tout dit… Ceux que j’aime et qui comptent tant pour moi, présents ou absents, sont là, et ça c’est ma plus belle récompense : Fred, mon prof de Théâtre, est aux anges ; Carole est si rayonnante qu’il me semble voir dans ses yeux ceux de mes garçons Manuel et Camille ; Séverine ma belle-sœur est craquante comme une fraise dans la rosée du matin ; Michèle du Mans est comme un tournesol captivé par la lumière de cette soirée ; Claude a le cœur qui déborde d’émotion autant que son visage ruisselle de larmes, Danièle sa femme fond comme glace au soleil, ma copine de théâtre Véro applaudit avec ses mains, ses yeux, sa voix, avec tout ce qu’elle peut, comme si Lionel, Isa et tous les autres absents de l’Amarante l’exhortaient aux plus beaux excès… De vous tous, présents ou absents, oui, je suis très fier.

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Fin… et merci, mille fois merci.

Jeudi 30 avril, 7h05, le réveil est dur, voire un peu cruel… car cette fois, c’est bien fini… Mais l’aube se lève, et de quoi sera fait demain ? Nul ne le sait.

En tout cas, ça y est, cette fois ça m’est revenu : je sais d’où je connais le sourire de Brigitte Kernel… c’est exactement le même que celui de la petite amie de mon cousin David, disparu à l’âge de 22 ans en 1997, l’âge que j’avais quand j’ai écrit les premières lignes d’ « Au bord des cendres. » Encore un signe du destin ?

© crédit photo : Alain Guichard 2011

© crédit photo : Peter Gugerell 2007

Cahors, 11 mai 2009, 7h04, je suis dans le hall de la gare… je me dirige vers le point presse. Je remarque de suite sur le rayonnage le nouveau Femme Actuelle de la semaine qui vient de paraître. Je l’ouvre et le feuillette fébrilement dans l’attente d’y découvrir la double page d’interview de ma rencontre avec Paulo Coelho… Je tourne les pages, rien… Tiens, peut-être me suis-je trompé de semaine…? Et soudain, la photo est là, vers la fin du magazine, une superbe photo qui me replonge 17 jours en arrière dans le restaurant « Le Tournesol »… C’est magnifique… j’en achète cinq d’un coup. En attendant l’arrivée du train, je lis l’article en faisant les cent pas sur le quai… Puis je remarque que l’article est à la page 96, l’année de naissance de mon aîné, décidément, encore un signe. J’en reviens pas… tout au long de la journée, j’ai dû lire l’article vingt fois… Maintenant, ça va, je m’y suis fait.

Dans les jours qui ont suivi, c’est au tour de ma famille, mes amis, mes connaissances de me faire part de leurs impressions… tous sont unanimes : ils sont ébahis, ravis, sciés pour la plupart… Maintenant que j’ai assimilé l’événement (personnel, bien évidemment, car toute proportion gardée, ce n’est jamais qu’un article dans un magazine !), eh bien cette fois c’est eux qui n’en reviennent pas… et beaucoup en ont ressenti une certaine fierté… Pour ma part, j’ai plutôt vécu cela comme une belle opportunité de faire connaître mon roman, et toucher éventuellement un plus large public… afin que ce public découvre l’histoire de Valentine et cette quête insatiable du bonheur qui anime mes personnages, ce petit supplément d’âme (comme le chantait Michel berger) qui donne la force et la foi en l’Humanité. « Au bord des cendres » n’est pas un livre triste, mais au contraire un roman d’espoir, avec tout ce que la vie est capable de donner à celles et ceux qui coûte que coûte n’abandonnent jamais, ne baissent pas les bras, se relèvent, et marchent jusqu’à la croisée de leurs chemins… Parce que la vie est une Émotion, avant tout…

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Gourdon, 16 mai 2009, 11h30, j’ai fait le tour des librairies de la ville… Mon roman est partout dans les rayonnages depuis le 14 mai… et j’ai du mal à croire qu’il puisse en être de même pour toutes les librairies de France et de Navarre… Quelques jours après, des messages d’amis et famille affluent des quatre coins de France, oui, « Au bord des cendres » est disponible dans tous les points de vente, comme la Fnac, Virgin, les supermarchés, les librairies parisiennes et de province… Le rêve. À Villefranche-du-Périgord où mon père, enfant, a vécu quelques années, c’est la ruée. Encore quelques jours, et je reçois déjà des impressions de lecture, des retours flatteurs, des remerciements, des félicitations, pour quelques autres c’est presque un « choc » … émotionnel. Je suis préparé à toutes les critiques possibles, car c’est la règle du jeu, mais je sais aussi que je me sens redevable devant tout lecteur d’expliquer, voire de défendre mon livre, car l’histoire qu’il raconte (indépendamment du style qui peut ne pas plaire) est universelle, tout autant qu’elle a le pouvoir, à mon sens, de faire jaillir ce qu’il y a de meilleur en chacun de nous.

Et pour finir, Rocamadour, 1er juin 2009, 0h25, juste ces mots pour dire à Patrick que je viens de rencontrer : ta gentillesse à mon égard m’a sincèrement touché… On s’est parlé presque comme des amis de toujours, natifs l’un et l’autre de notre beau sud-ouest… Tes mots sur Annie m’ont renversé d’émotion et d’étonnement, et je sais déjà que c’est encore un signe. J’ai reçu cette délicate confidence comme un honneur, et je n’oublierai jamais ce moment unique de notre rencontre… ces quelques minutes étonnantes durant lesquelles le temps a semblé s’arrêter pour nous offrir cet échange aussi amical que spontané. Tout simplement merci.

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